Journée nationale du sommeil: métro et boulot nuisent au dodo Par Véronique MARTINACHE agrandir la photoPARIS (AFP) - On dort chaque jour en moyenne une heure et demie de moins qu'il y a 50 ans: à l'occasion de la 7e Journée nationale du sommeil, mercredi, les spécialistes insistent sur l'importance d'être à l'écoute de ses besoins pour dormir suffisamment.Horaires de travail et temps de trajets sont les facteurs extérieurs majeurs qui poussent à réduire le temps consacré au sommeil. Les changements de mode de vie, avec la multiplication des "tentations" à rester éveillé, comme la télévision ou l'internet, ont aussi leur part de responsabilité.
En moyenne, les Français dorment 7 heures et 10 minutes sur 24 heures, selon la dernière enquête TNS Healthcare réalisée en février pour l'Institut national du sommeil et de la vigilance (ISV).
54% des personnes interrogées dorment entre 7 et 8 heures, 28% dorment 6 heures ou moins et 16% dorment 9 heures et plus. 47% des personnes interrogées estiment dormir moins qu'elles ne le souhaiteraient (contre 45% estimant dormir autant que nécessaire).
Si la durée du sommeil est "cruciale pour le fonctionnement cérébral", son insuffisance comporte aussi "un risque accru d'hypertension artérielle, de diabète et d'obésité", a souligné Patrick Lévy, président de l'ISV, en présentant la 7e édition de la Journée du sommeil.
"Il n'y a pas de durée type", a-t-il expliqué. La durée de sommeil est propre à chaque individu et variable selon l'âge, mais les gens éprouvent une "certaine difficulté à dormir suffisamment par rapport à leur propre besoin estimé".
"L'éducation du grand public doit se faire autour de la durée et de l'hygiène du sommeil", a souligné de son côté le Pr Joël Paquereau.
Pour ces spécialistes du sommeil, "le conseil à donner c'est: dormez autant que vous en avez besoin", avec des horaires de coucher et de lever réguliers. Le manque de sommeil peut se rattraper sur le court terme, ont-ils expliqué, pas quand il s'accumule.
Selon l'enquête TNS Healthcare, 33% des Français sont fatigués et 17% souffrent de somnolence. Le manque de sommeil est cité comme première cause de fatigue par 38% de l'ensemble des personnes interrogées, et par 45% des personnes fatiguées et 48% des individus somnolents.
28% des Français déclarent par ailleurs souffrir d'au moins un trouble du sommeil, l'insomnie étant le trouble majeur (18% des français). 5% déclarent souffrir du syndrome des jambes sans repos et 5% du syndrome d’apnée du sommeil.
Un programme d'actions gouvernemental a été présenté en janvier dernier, prévoyant que six millions d'euros seront consacrés en 2007 à l'information et la formation sur le sommeil, 500.000 euros au développement de centres du sommeil et 400.000 à 600.000 euros à la recherche.
Une campagne de sensibilisation devrait être lancée prochainement par l'Institut national de prévention et d'éducation à la santé sur le thème "dormir plus en France", a indiqué le Pr Lévy, se félicitant que la "dimension santé publique du sommeil soit maintenant reconnue".
43 centres du sommeil seront mobilisés mercredi dans 34 villes pour proposer documentation et dialogue avec des spécialistes. Des informations sont également disponibles sur le site:
www.institut-sommeil-vigilance.org.