Collèges et lycées: grève et manifs des profsPublié le 18/12 à 20:39
Les enseignants des collèges et lycées ont débrayé et manifesté lundi dans toute la France
Selon le ministère de l'Education, 37,41% des enseignants des collèges (24,32% des lycées et 39,03% des lycées généraux et technologiques) ont fait grève, à l'appel de l'intersyndicale.
Deux fois plus mobilisés que lors de la journée de mobilisation de septembre, les enseignants protestent contre un projet de décret allongeant leur temps de travail.
Le Snes-FSU, principal syndicat du secondaire, a recensé davantage de grévistes que le ministère: 53% de grévistes en lycées et 55% en collèges, à partir de chiffres recueillis auprès de 500 établissements lundi matin.
Les manifestations partout en France
Des milliers d'enseignants grévistes (3.200 selon la police et 10.000 selon les syndicats) ont manifesté lundi après-midi à Paris, à l'appel des 15 organisations syndicales.
En province, ils étaient entre 2 et 4.000 dans la rue à Marseille, 1.000 et 2.000 à Rouen, 750 et 1.000 à Bordeaux, 1.000 et 2.000 à Lille, 1.000 et 1.800 à Rennes. Quelques centaines ont également manifesté à Strasbourg, Toulouse, Perpignan, Brest, Clermont-Ferrand, Besançon, Tours, Pau, Quimper ou encore Lorient, etc.
A Bordeaux, certains manifestants arboraient un tee-shirt avec l'inscription "j'ai raté mon bac car mon prof d'éco était nul en histoire-géographie". Partout, ils avaient surtout à coeur de justifier la ou les heures de cours dont ils sont déchargés depuis 1950 pour compenser un surplus de travail dans certaines matières ou classes.
"Cette grève est l'une des plus fortes depuis 2003", a indiqué le syndicat d'enseignants Snes-FSU dans un communiqué. "Elle donne la mesure de la colère qui anime la profession face aux initiatives et au mépris d'un ministre qui n'écoute rien et fait la leçon sur tout."
Les causes de la grogneLe ministre de l'Education Gilles de Robien doit signer fin janvier un arrêté allongeant de 1 à 3h par semaine leur temps de travail, instaurant le principe d'une bivalence et facilitant, selon eux, les affectations sur 2 ou 3 établissements.
Pour le ministre, il s'agit d'"un souci de justice entre les enseignants". Aux yeux des syndicats, le décret illustre au contraire le "mépris d'un ministre qui n'écoute rien et fait la leçon sur tout".
"Nous n'améliorons pas l'Education en chargeant la barque des enseignants, nous refusons la modification du décret de 1950 qui n'a fait en aucune façon l'objet de négociations", a déclaré à l'AFP Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, première fédération de l'Education.
L'unité syndicale contre le projet de décret n'avait jamais été vue depuis la fronde contre Claude Allègre en 1998.
Ces derniers mois, pourtant, les enseignants avaient semblé rechigner à se mobiliser face à un ministre de tutelle connu pour son inflexibilité. Le 28 septembre, pas plus de 15% (selon le ministère) à 30% (selon les syndicats) des enseignants s'étaient mis en grève, de la maternelle à la terminale, pour protester contre les suppressions de postes record (8.500) qui avaient inscrites au budget 2007.
Echaudés par le non-paiement de leurs jours de grève après des semaines de grève au printemps 2003 pour protester contre la réforme des retraites, les enseignants semblent cependant, selon le Snes-FSU, principal syndicat des collèges-lycées, "de plus en plus sensibles" au mot d'ordre du jour.